Après une première vague de 14 pays (dont la Tunisie) qui ont vu les droits de douane sur leurs marchandises expédiées aux États-Unis fixés, une seconde liste est tombée hier. Le nom à retenir pour nous est l’Algérie, qui a vu Washington lui imposer une taxe douanière de 30% sur toutes ses exportations à destination du pays de l’Oncle Sam, et ce, à compter du 1er août prochain. Tout produit algérien transitant par des pays tiers dans le but d’échapper à ces taxes sera lui aussi concerné. De plus, toute tentative de l’Algérie d’augmenter ses propres taxes sera suivie d’un relèvement immédiat des droits américains au-delà des 30%.
L’argument est le même: l’Algérie a profité pendant des années de conditions commerciales avantageuses, tout en érigeant des barrières tarifaires et non tarifaires entravant l’accès des produits américains à son marché. En 2024, les échanges entre les deux pays ont atteint 3,5 milliards de dollars. Les exportations américaines vers l’Algérie se sont élevées à 1 milliard de dollars, essentiellement du pétrole, du gaz, du fer, du ciment, des pneus et des dattes. De leur côté, les importations américaines de produits algériens ont atteint 2,5 milliards de dollars, composées d’avions, d’hélicoptères et de produits aérospatiaux. Les États-Unis sont le premier partenaire commercial non européen pour Alger et, surtout, le deuxième importateur de produits algériens hors hydrocarbures, après la France.
L’impact de ces mesures demeure globalement maîtrisable et une bonne partie des ventes transatlantiques peuvent être réorientées vers d’autres marchés. À l’instar de la Tunisie, l’impact ne peut être qu’indirect, si les Européens sont touchés par des droits de douane élevés.