Automatiser la croissance, rationaliser l’acquisition, activer les bons leviers: c’est la promesse de Growth Marketing AI, première agence du genre en Afrique, fondée à Abidjan par Gaël Angoula. Dans un écosystème encore peu structuré sur ces enjeux, il entend introduire une approche data-driven mêlant intelligence artificielle, optimisation des canaux et compréhension fine des persona, pour transformer les stratégies en résultats concrets.
Plus qu’une tendance, le growth marketing s’impose aujourd’hui comme une approche rigoureuse qui transforme la manière de penser le marketing. À la différence des approches traditionnelles fondées sur l’intuition ou des concepts figés, le growth marketing repose sur une méthodologie expérimentale: tester, mesurer, ajuster. Il ne s’agit plus de suivre une grande idée, mais de comprendre ce qui fonctionne réellement — et d’éliminer ce qui ne marche pas. Au cœur de cette méthode, la data joue un rôle clé. Elle permet une connaissance fine du persona — cet utilisateur type dont on étudie les comportements, les freins et les motivations avec une précision quasi scientifique. Or, dans de nombreux marchés africains, cette compréhension reste souvent floue ou approximative. Le growth marketing comble ce manque: il offre aux entreprises les outils pour identifier clairement leurs cibles, adapter leurs messages et accélérer leur croissance. C’est cette discipline, née de l’obsession de la performance dans les agences digitales les plus compétitives, que de nouveaux experts s’attachent désormais à déployer sur le continent. Une méthode, plus qu’une mode, qui remet le client réel — et non l’idée qu’on s’en fait — au centre de la stratégie.
Activer la croissance, étape par étape
Le growth hacking repose sur une logique claire: structurer le parcours client autour de six étapes clés: visibilité, acquisition, activation, rétention, recommandation et revenu. Ce schéma, connu sous l’acronyme AAARRR, est devenu un standard dans les écosystèmes innovants comme la SiliconValley, où les startups les plus performantes partagent cette même grille de lecture. Concrètement, il s’agit d’identifier, de tester et d’optimiser des leviers à chaque phase du cycle. Gagner en visibilité (awareness), attirer des prospects (acquisition), les convertir en clients (activation), les fidéliser (rétention), activer leur pouvoir de prescription (recommandation) et, enfin, générer un chiffre d’affaires récurrent (revenu). Chaque action est testée par cycles courts, des sprints de 10 à 15 jours, avec pour objectif: éliminer ce qui ne fonctionne pas, capitaliser sur ce qui fonctionne. Cette approche prend un relief particulier dans le contexte africain. «Ici, les canaux classiques ne suffisent pas. Nous utilisons WhatsApp, des stratégies hybrides, du marketing conversationnel. Les gens veulent parler à quelqu’un. Alors nous adaptons notre méthode: IA, automatisation, mais aussi proximité terrain», explique Gaël Angoula, qui pilote cette démarche dans plusieurs pays comme le Sénégal, le Bénin ou la Côte d’Ivoire. La promesse est claire: à force d’itérations, les données révèlent les véritables leviers de performance. «Je passe 70% de mon temps sur des choses qui ne marchent pas. Mais c’est dans cette exploration qu’émergent les véritables solutions. Et quand on les trouve, c’est un gamechanger».
Growth marketing: quand la data écoute avant d’agir
Pour Gaël Angoula, réussir une stratégie de growth marketing ne se limite pas à appliquer des recettes miracles. La condition sine qua non: une forte implication des dirigeants. «Beaucoup pensent qu’il suffit de déléguer la mission et d’attendre des résultats. Mais ce que je propose, ce n’est pas un raccourci, c’est une méthode. Et cette méthode implique d’échouer, de tester, de corriger. C’est ainsi qu’on aligne les bons leviers». Avant toute activation, une phase d’écoute s’impose. Comprendre les besoins, les limites, les ambitions du client, car derrière chaque stratégie se trouve un subtil dosage entre data, marketing, sales et tech. Et si le processus est plus fluide pour les entreprises déjà digitalisées — où les données sont facilement exploitables —, il peut aussi s’appliquer à des structures plus traditionnelles, bien que ce ne soit pas son cœur de métier. «Ce que je développe, ce sont des stratégies hybrides: physiques, digitales, ou full tech. Et ces modèles trouvent un vrai terrain d’expression en Afrique». Il cite un exemple d’implantation en Côte d’Ivoire. Une marque souhaitait ouvrir un point de vente, sans réelle connaissance de ses clients. Grâce à une étude approfondie de ses persona et de ses followers — combinant scraping des réseaux sociaux et analyse comportementale —, l’équipe a pu identifier les lieux et les habitudes les plus pertinents pour positionner la marque. Résultat: une implantation réussie et une hausse significative du chiffre d’affaires. De cette expérience comme des autres, il tire une leçon essentielle: «La data a toujours raison». Les intuitions, aussi séduisantes soient-elles, peuvent s’avérer biaisées. Seules les données révèlent la réalité. Et l’Afrique? Elle reste, selon lui, un terrain encore sous-exploité mais riche d’opportunités. Installé en Côte d’Ivoire, il accompagne aujourd’hui des startups, scale-ups, mais aussi des entreprises européennes souhaitant se positionner en Afrique francophone. «Je suis venu pour travailler avec les Africains, pour les Africains. Et je constate que la demande vient aussi de la diaspora et d’Occidentaux qui veulent entrer sur ces marchés. C’est ici que tout se joue. Le présent se construit en Afrique».