Le prix du pétrole s’est envolé ce matin après les frappes aériennes israéliennes d’hier soir contre le programme nucléaire et balistique de l’Iran. Les contrats à terme du Brent ont immédiatement bondi de plus de 9%, dépassant le seuil des 75 dollars le baril. Il s’agit des gains quotidiens les plus élevés pour l’or noir depuis la crise sanitaire de la Covid-19.
Le principal site d’enrichissement à Natanz et les principaux scientifiques nucléaires iraniens ont été ciblés. Hossein Salami, commandant en chef du Corps des gardiens de la révolution iranienne, et Mohamed Bagheri, le chef d’état-major, avaient été tués lors des frappes. L’opération se poursuivrait pendant des jours.
Les marchés craignent désormais que l’Iran ne riposte en attaquant des cibles israéliennes ou américaines, ce qui entraînerait une escalade militaire majeure et une perturbation potentielle de l’approvisionnement en pétrole. Téhéran sait parfaitement que le président Donald Trump se concentre sur la baisse des prix de l’énergie. Elle fera donc tout pour que ses actions affectent les approvisionnements en pétrole du Moyen-Orient et augmentent les prix de l’essence et du diesel pour les Américains, ce qui est politiquement préjudiciable pour la Maison-Blanche.
Il faut dire que les marchés pétroliers ont largement sous-estimé les risques géopolitiques. Les récents développements montrent que ces risques sont tangibles, ce qui explique la montée rapide des cours. Les attaques israéliennes donneront lieu à une certaine forme de représailles, qui pourraient facilement échapper à tout contrôle.
Le secrétaire d’État américain Marco Rubio a clairement indiqué que ces frappes sont une mesure unilatérale de Tel-Aviv contre l’Iran sans le soutien des États-Unis. Il a aussi mis en garde l’Iran contre le fait de viser les forces américaines dans la région. Concrètement, c’est l’élément clé pour le curseur des prix.