Plus de la moitié des pays africains sont exposés à un risque élevé de baisse de revenus à cause d’une potentielle chute des prix des matières premières, conséquence indirecte de la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine. Selon un rapport publié le 3 juin 2025 par la Fondation pour les études et recherches sur le développement international (Ferdi), cette situation pourrait fortement impacter les recettes d’exportation et compliquer l’accès au financement pour de nombreuses économies du continent.
Alors que les nouveaux tarifs douaniers imposés par les États-Unis auront un effet direct limité sur l’Afrique — le continent n’exporte que 6% de ses produits vers le marché américain —, la dépendance structurelle de nombreux pays africains aux matières premières les rend particulièrement vulnérables aux répercussions indirectes. Une baisse de la demande chinoise, provoquée par un ralentissement économique lié à l’escalade commerciale avec Washington, pourrait entraîner une baisse des cours du pétrole, des minerais et des métaux industriels.
Le rapport de la Ferdi précise que les tarifs douaniers américains, introduits en avril 2025 sous l’administration Trump, allaient initialement de 10 à 50% (notamment pour le Lesotho) avant d’être unifiés à un taux de 10% pour tous les exportateurs.
Parmi les pays d’Afrique du Nord, l’Algérie et la Libye sont cités dans le rapport comme étant relativement protégés des effets directs des nouveaux tarifs, leurs exportations étant dominées par le pétrole et le gaz — des produits exemptés des nouvelles barrières douanières. Toutefois, leur dépendance aux cours mondiaux des hydrocarbures les rend vulnérables à la baisse des prix induite par le ralentissement de la demande chinoise.
De son côté, l’Égypte n’est pas mentionnée parmi les pays les plus exposés, probablement en raison d’une diversification partielle de ses exportations. La Tunisie et le Maroc, bien que non nommés dans le rapport, pourraient aussi subir des effets indirects via les chaînes d’approvisionnement globales, notamment dans le textile et les composants industriels, si les marchés internationaux devenaient plus instables et plus coûteux à desservir.