Les ressortissants africains ont perdu près de 70 millions d’euros (67,5 millions de dollars) en frais de visa Schengen non remboursables en 2024, selon des données publiées par le groupe de recherche londonien LAGO Collective. Cette somme colossale reflète un phénomène inquiétant: les candidats africains paient des frais élevés pour des visas qui leur sont souvent refusés, sans possibilité de remboursement.
Le rapport souligne que l’Afrique est la région la plus touchée au monde par ce système, en raison de taux de refus particulièrement élevés et d’une augmentation des frais de dossier. En juillet 2024, le coût standard d’une demande de visa Schengen est passé de 80 à 90 euros (environ 100 dollars). À titre d’exemple, au Nigeria, plus de 50 000 demandes de visa de court séjour ont été refusées l’an dernier, selon CNN, entraînant une perte financière de plus de 4,5 millions d’euros pour les demandeurs nigérians.
Selon ces chiffres il est clair que plus le pays d’origine du demandeur est pauvre, plus les chances d’obtenir un visa sont faibles. En 2023 déjà, les données montraient que les candidats africains étaient deux fois plus susceptibles d’être refusés que leurs homologues asiatiques, malgré un nombre de demandes bien inférieur.
Les chiffres confirment cette tendance. Les Comores arrivent en tête avec un taux de refus de 61,3%, suivies de la Guinée-Bissau (51%), du Ghana (47,5%), du Mali (46,1%), du Soudan (42,3%) et du Sénégal (41,2%).
Ces pertes financières, qualifiées par Foresti de «remittances inversées», représentent un flux d’argent des pays pauvres vers les pays riches, sans bénéfice concret pour les demandeurs. Contrairement à d’autres frais de service, les frais de visa Schengen ne sont pas remboursés, même en cas de refus, ce qui alourdit encore le fardeau des candidats.