L’Assemblée des représentants du peuple (ARP) a adopté, mardi 6 mai 2025, le projet de loi n°2025/21, autorisant un emprunt de 80,16 millions d’euros (environ 270,9 millions de dinars) conclu avec la Banque africaine de développement (BAD). Ce crédit vise à financer la troisième phase du programme national de modernisation des infrastructures routières.
Signée le 24 janvier 2025 entre la République tunisienne et la BAD, cette convention s’inscrit dans le cadre de la stratégie nationale de transport. L’objectif est clair: améliorer la qualité des routes classées, fluidifier les échanges de personnes et de marchandises entre les régions, désenclaver les zones rurales et renforcer la sécurité routière. Le projet s’attache également à rendre les infrastructures plus résilientes face aux changements climatiques.
Lors de la séance plénière présidée par Brahim Bouderbala, les députés ont exprimé des préoccupations variées. Certains ont appelé à accélérer les projets en attente, à fixer des délais clairs pour leur réalisation, ou encore à moderniser les ponts et les routes montagneuses afin d’assurer le transport des élèves. D’autres ont insisté sur l’importance de l’autonomie nationale et ont questionné l’impact réel des emprunts précédents sur le développement.
En réponse, le ministre de l’Économie et de la Planification a défendu le recours au financement externe en précisant que le prêt s’étale sur 24 ans avec un délai de grâce de 8 ans, ce qui offre une marge confortable pour réaliser les projets sans alourdir la dette à court terme. Il a aussi affirmé que l’ensemble des crédits évoqués avaient été approuvés dans la loi de finances 2025, et que leur suivi se faisait projet par projet, garantissant transparence et traçabilité.
Le ministre a souligné que cette troisième phase du programme couvre les régions non concernées par les deux premières étapes, assurant ainsi une couverture géographique équilibrée. Il a annoncé l’inscription de 455 km de pistes rurales à aménager dans le budget 2025, ajoutant que des recherches de financement étaient en cours pour concrétiser ce volet prioritaire du développement territorial.
Enfin, il a rappelé que l’évaluation rigoureuse des projets, la mobilisation de financements à conditions avantageuses et la coopération avec les bailleurs avaient permis une nette accélération de la mise en œuvre.