Alors que le Maroc peine à maintenir ses parts de marché dans l’exportation d’agrumes, la Tunisie affiche une progression soutenue, portée par une stratégie d’ouverture et une demande régionale en forte croissance.
Troisième producteur d’oranges en Afrique derrière l’Égypte et l’Afrique du Sud, le Maroc voit ses exportations reculer. Selon les données de l’USDA, elles sont passées de 117 000 tonnes en 2019/2020 à seulement 60 000 tonnes en 2023/2024. Pour redresser la barre, le gouvernement marocain a lancé en avril 2024 une prime à l’exportation de 1 000 dirhams par tonne destinée aux marchés de l’Union européenne, du Royaume-Uni et de certains pays africains. Ce soutien s’étendra sur cinq campagnes agricoles, avec un volume plafonné de 65 000 tonnes en 2024 à 125 000 tonnes en 2028.
En parallèle, la Tunisie connaît un rebond significatif. Durant la campagne 2024-2025, les exportations d’agrumes ont augmenté de 33% en volume et de 16,9% en valeur, atteignant 33,8 millions de dinars, selon l’Observatoire national de l’agriculture (Onagri). Cette performance s’appuie principalement sur la variété «maltaise», qui représente à elle seule plus de la moitié des volumes exportés.
Autre signal fort: la Libye est devenue un marché clé. En un an, sa part dans les recettes tunisiennes d’exportation d’agrumes est passée de 5,3% à 40,8%. L’Onagri évoque aussi des ouvertures vers les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite, deux destinations connues pour leur exigence en matière de qualité.
Reste une question en suspens: la Tunisie a-t-elle les moyens de figurer un jour parmi les leaders mondiaux de l’exportation d’agrumes?