Depuis mars 2025, le marché mondial des céréales traverse une instabilité marquée, alimentée par des tensions géopolitiques et des événements climatiques extrêmes, selon une note de l’Observatoire national de l’agriculture (Onagri) publiée aujourd’hui lundi 28 avril 2025.
En fait, le conflit en mer Noire, avec la guerre en Ukraine, continue de bloquer les exportations de blé, de maïs et d’orge, essentiels pour de nombreux pays. Les frappes de mars contre les infrastructures portuaires ont aggravé la situation, provoquant une hausse des prix et poussant les échanges vers d’autres producteurs. Malgré des négociations entre les États-Unis et la Russie pour rouvrir un corridor maritime, l’incertitude persiste.
À cela s’ajoutent des tensions commerciales. Les droits de douane américains sur les importations du Canada, du Mexique et de la Chine ont perturbé les marchés. En réponse, la Chine a réduit ses achats de maïs et de soja américains, privilégiant des fournisseurs comme le Brésil, ce qui a fait baisser les prix aux États-Unis. Cette situation rappelle les turbulences de la guerre commerciale de 2018.
En Europe, l’UE a décidé de rétablir des taxes sur certains produits agricoles ukrainiens dès juin 2025, sous la pression des agriculteurs. Cette décision risque de modifier encore les flux commerciaux. Les marchés financiers réagissent fortement à ces annonces politiques, amplifiant la volatilité des prix.
Côté climat, les récoltes mondiales subissent de lourdes pertes. Des sécheresses en Russie, en France et en Australie, des inondations en Europe et en Chine, ainsi que des vagues de chaleur en Inde ont réduit les rendements de blé, de maïs et d’orge. Aux États-Unis et en Argentine, les sécheresses prolongées ont frappé le maïs, tandis qu’au Brésil, des pluies excessives ont compliqué les récoltes.
Selon la plateforme “céréveille” de l’Onagri, les prix évoluent différemment selon les types de céréales et les régions. Le maïs et le soja sont particulièrement affectés par les tensions commerciales, tandis que le blé reste très sensible aux conditions climatiques.
Même si les stocks mondiaux restent suffisants, certaines régions d’Asie et d’Afrique pourraient bientôt faire face à des pénuries. Les prévisions restent incertaines: tout dépendra des évolutions géopolitiques et des aléas climatiques dans les mois à venir.