La Banque Zitouna a publié la semaine dernière ses états financiers relatifs à l’exercice 2024. L’établissement de crédits a enregistré un bénéfice net de 74,168 MTND, contre 81,085 MTND l’année d’avant. Si nous éliminons les éléments extraordinaires de 2023, nous trouvons que la baisse n’était que de 1,8%.
La banque a dépassé, pour la première fois de son histoire, le seuil de 400 MTND au niveau du PNB, qui a affiché une hausse de 13,7% en rythme annuel. Les principes islamiques ne permettent pas à Zitouna de de s’engager dans l’activité de gestion d’actifs sur le marché Tunisien, du moment que ce dernier n’offre quasiment pas d’opportunités de placement conforme à la Chariâa. Les gains provenant des opérations financières et des portefeuilles titres-commercial et d’investissement n’ont pas dépassé 23,483 MTND. Par contre, la marge d’intérêt est importante, à 300,263 MTND. Les commissions sont également à 76,458 MTND, ce qui donne une structure de PNB différente du reste du secteur bancaire tunisien, avec la marge d’intérêt et les commissions nettes représentant 94,1% du PNB.
Toute cette amélioration a été absorbée par des dotations aux provisions sur créances de 74,786 MTND. De plus, les frais du personnel ont progressé de 8,9%, en ligne avec le développement du réseau de la banque. Le Résultat d’exploitation est ressorti stable, à 98,629 MTND. La Banque Zitouna dispose de dépôts de 6 320,671 MTND, contre un encours de crédits de 5 784,067 MTND en net et de 6 071,941 MTND en brut. Elle se place ainsi parmi les établissements financiers les plus importants du pays.
La banque a tous les moyens pour poursuivre son développement. Reste que le cadre réglementaire pourrait présenter un risque pour sa profitabilité. Selon les Commissaires aux Comptes, les dispositions de l’article 412-III (nouveau) de la loi N°41 de l’année 2024 (qui stipule que les banques doivent réduire les taux d’intérêt fixes appliqués aux crédits en cours de remboursement dont la durée initiale de remboursement est supérieure à 7 ans si la valeur totale des intérêts contractuels payés par le client au cours des trois années précédant la demande de réduction dépasse 8% de l’encours du capital restant dû) pourraient engendrer un impact significatif sur la rentabilité pour les prochains exercices. En conséquence, la Banque Zitouna s’attend à un impact sur ses états financiers futurs, sans donner une estimation chiffrée de l’impact.