Le ministère de l’Industrie, des Mines et de l’Énergie a tenu, le 16 avril, une réunion de suivi concernant l’étude de faisabilité du projet intégré de transport hydraulique du phosphate, sous la présidence de la ministre Fatma Thabet Chiboub, en présence de hauts responsables de son département. Cette rencontre s’inscrit dans le cadre de l’accord signé entre la Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG) et l’International Finance Corporation (IFC), bras financier de la Banque mondiale, qui finance l’étude en question.
Ce projet ambitieux, dont le coût est estimé à 1,1 milliard de dinars, prévoit la création d’un réseau de transport du phosphate sous forme de pâte (slurry) via des canalisations reliant les bassins miniers de Gafsa aux sites industriels de Skhira et Gabès. L’objectif est de moderniser la logistique du phosphate tunisien, avec une capacité annuelle de 8 millions de tonnes de phosphate commercial transporté.
L’étude vise à évaluer la faisabilité technique et économique du projet, en examinant différentes solutions innovantes, dont l’installation d’une station de dessalement d’eau de mer d’une capacité de 100 000 m³/jour, nécessaire à la production du slurry, ainsi qu’une centrale photovoltaïque d’une puissance de 30 MW pour alimenter les infrastructures du projet en énergie propre.
Lors de la réunion, les représentants de l’IFC ont participé à distance pour discuter des avancées de l’étude et de la coordination entre les différents acteurs concernés. Le ministère a souligné l’importance de ce projet dans la restructuration de la filière phosphate, considérée stratégique pour l’économie tunisienne, et dans la transition vers des méthodes durables en matière de transport et d’énergie.
Si le projet se concrétise, il pourrait réduire la dépendance au transport ferroviaire et routier, tout en améliorant la compétitivité de l’industrie du phosphate tunisien sur les marchés internationaux.