«On ne peut pas évoquer le développement de l’économie locale sans parler d’élevage et d’agriculture durable. Nous devons travailler à la bio-fortification du lait, à optimiser les viandes en oméga3, régler les problèmes d’accessibilité», soutient Seynabou Drame, diététicienne nutritionniste, experte en gestion de projet et innovation, entrepreneure (Sénégal), lors du webinaire tenu le 26 mars 2025 sur le thème «L’élevage africain à l’ère de la transformation: innover, performer et prospérer» avec des intervenants du Sénégal, de Mauritanie et de Tunisie dans la série de séminaires Wings Growth Boost organisés par Managers avec l’ambition de mettre en lumière les opportunités de collaboration entre Tunis, Dakar et Nouakchott dans le cadre du programme WING4Africa, soutenu par le projet Qawafel financé par l’AFD et mis en œuvre par Expertise France.
«Pour que l’élevage soit un levier économique, il faut briser le cercle entre l’agriculture, la santé et la durabilité. Il est très important d’investir en même temps aussi bien dans l’agriculture que dans l’élevage durable. On ne peut pas continuer à consommer nos ressources n’importe comment».
Elle estime que, malheureusement, l’innovation n’est pas prioritaire et qu’il faut d’abord briser le cercle pour pouvoir lutter contre la malnutrition. Elle avertit également contre la persistance des problèmes d’accessibilité: «Les poulets coûtent cher. Si la population n’y a pas accès, comment réussir à prévenir les problèmes de santé. En un mot, nous devons nous engager dans une prise en charge holistique; one health».
Elle revient encore sur l’impératif de casser le cercle vicieux entre l’élevage et la santé et estime qu’il est absolument nécessaire d’investir dans l’agriculture durable: «Les poulets sont chers parce que leur alimentation coûte cher. Si nous avions des moyens de produire localement les céréales, les prix baisseraient. Une exonération fiscale des entreprises concernées y contribuerait également».