En revenant aux statistiques publiées par l’APIA pour l’année 2024, il y a un chiffre qui intrigue: 3 001 projets ont été approuvés, permettant de créer 3 000 emplois. En d’autres termes, il y a un poste créé par projet, ce qui n’est pas normal.
Il est logique que les travailleurs dans le secteur de l’agriculture soient des saisonniers par excellence, mais il faut un nombre minimum de personnel permanent pour assurer le bon fonctionnement d’une exploitation. La pratique nous a appris qu’il y a une main-d’œuvre qui travaille quotidiennement dans les champs, composée de femmes rurales. Les accidents fréquents en sont le meilleur témoin. Les changements envisagés au niveau du Code du travail ne vont pas révolutionner la donne. Le recrutement de saisonniers sera préservé, vu la nature cyclique des campagnes. Néanmoins, est-ce que ces femmes sont réellement recrutées par des contrats? Même à durée déterminée? Elles sont payées par journée, sans couverture sociale sauf exception.
Il est aujourd’hui primordial de mettre un peu d’ordre dans ce secteur. L’agriculture bénéficie d’avantages fiscaux uniques, dont un taux d’imposition sur les sociétés de 10% seulement. Maintenant, il va devenir l’une des rares activités à pouvoir bénéficier d’un marché du travail toujours flexible. En contrepartie, il est légitime d’exiger que les investisseurs respectent le minimum en matière de droit des travailleurs.
C’est très important également pour la CNSS et l’ensemble du système sanitaire. Dans les maladies lourdes, l’accès aux soins est garanti dans les hôpitaux. Certes, le parcours est difficile et la durée d’attente est longue, mais il est assuré sans avoir une cotisation de l’autre côté. Le contrôle sur le terrain par les services sociaux et les instances d’investissement est primordial. S’il faut lier l’avantage fiscal et financier à une déclaration réelle de la main-d’œuvre, il faut le faire sans hésitation.