Bien que cela demeure un sujet à débattre du point de vue technique, plusieurs signes convergent vers une baisse proche du taux directeur.
La dernière rencontre du président de la République avec le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie envoie des signes dans ce sens. Il y a une insistance sur le rôle de l’institution de l’Avenue Hédi-Nouira dans la relance économique; en d’autres termes, l’accès au financement. De plus, les derniers chiffres de l’inflation, 5,7% le mois dernier, ouvrent effectivement une fenêtre de tir, surtout que celle sous-jacente, indicateur clé pour la politique monétaire, est au même niveau.
À notre avis, la révision des taux doit se faire cette année, mais nous préférons temporiser. L’analyse de l’indice des prix montre que les produits alimentaires accélèrent toujours plus rapidement que le panier global. Si les prix de l’huile d’olive n’avaient pas baissé et que la période des soldes n’avait pas coïncidé avec cette période, nous aurions été avec une inflation plus élevée. Ceux qui font le marché quotidiennement ont certainement remarqué la hausse des prix de plusieurs produits. Les commerçants préparent la rentrée après les vacances de l’aïd avec de nouveaux tarifs.
Pour relancer l’investissement, il faut que la baisse soit significative, de pas moins de 100 points de base. Elle permettra un accès moins onéreux aux crédits d’exploitation, mais pas nécessairement à ceux d’investissement. Ce dernier ne dépend pas seulement de cette composante. Il y a tout un environnement et une demande locale et internationale toujours instables. Si nous relançons la demande alors que l’offre demeure rigide, nous allons nous retrouver dans le même piège, et c’est grave.
Reste à préciser que la réduction du taux directeur sera accompagnée d’une baisse similaire de la rémunération des dépôts. Si vous avez planifié des produits financiers sur la base de 7% brut, il est temps de refaire vos calculs.