« Il faut d’abord bien connaître nos besoins, puis trouver comment les satisfaire », affirme Abdelaziz Dahi, fondateur de Richat-Partners. Pour lui, les innovations qui ont réellement marqué l’Afrique sont celles qui répondent à des besoins concrets avec des solutions adaptées au contexte local. « Ce n’est pas parce qu’une technologie fonctionne en Tunisie ou aux États-Unis qu’elle réussira ici », avertit-il. Lors du webinaire Partenariats pour une Afrique numérique compétitive, organisé par Managers le 14 mars 2025, il a mis en avant les défis et opportunités liés aux transitions numérique et énergétique en Afrique. Ancien ministre de la digitalisation en Mauritanie et gouverneur auprès de la Banque mondiale, Dahi accompagne aujourd’hui les entreprises à travers Richat-Partners.
Infrastructure, financement, réglementation
Dahi distingue deux types d’entreprises: les PME, qui utilisent des outils de base (gestion comptable, marketing digital), et les grandes multinationales, capables d’investir massivement dans des solutions avancées comme les ERP et les CRM. Il souligne aussi l’essor des startups mauritaniennes qui innovent, mais manquent souvent de soutien financier.
L’infrastructure est un défi majeur, notamment dans des pays vastes et peu peuplés comme la Mauritanie. L’accès au financement reste limité, et le cadre réglementaire, bien qu’en évolution, freine encore l’investissement.
Se concentrer sur l’essentiel
Dahi insiste sur l’importance d’adopter des solutions adaptées et non des technologies complexes inutiles. Il donne l’exemple d’un service au Kenya qui a explosé en utilisant simplement la technologie SMS, car il répondait à un vrai besoin en l’absence de services bancaires.
Enfin, il rappelle que la réussite des projets repose avant tout sur le capital humain. «Beaucoup de solutions échouent parce qu’on oublie les personnes qui doivent les utiliser», souligne-t-il. Formation, salaires et gestion du changement sont des éléments clés pour maximiser l’impact des innovations en Afrique.