Le Conseil bancaire et financier (CBF) et l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Utica) ont incité les entreprises à adhérer à la plateforme TuniChèque dédiée aux transactions par chèque. Le syndicat des patrons “appelle ses adhérents à faire preuve de patience et d’engagement dans cette transition, afin de tirer pleinement parti des avantages qu’offre ce dispositif en matière de sécurité et d’efficacité des transactions commerciales”. Pour sa part, le CBF a mis en place une assistance dédiée aux clients bancaires, notamment aux adhérents de l’Utica et des sessions de formation personnalisées pour une meilleure prise en main des nouvelles procédures de traitement des chèques.
Si nous croisons ces statistiques avec le nombre de chèques qui est en chute libre, nous comprenons entre les lignes que les entreprises n’ont pas trouvé dans la nouvelle formule les possibilités offertes par ce moyen de paiement auparavant. Le problème est qu’elles ne retrouveront plus ces fonctions d’utilité dans n’importe quels autres moyens, y compris la lettre de change. D’ailleurs, les tentatives se multiplient pour améliorer la réglementation de cette dernière et la doter de quelques caractéristiques de l’ancien chèque.
La lettre de change peut être acceptée par des entreprises qui se connaissent mutuellement, dans le monde du B to B. Mais dans celui du B to C, elle ne peut causer que des dysfonctionnements. Comment vérifier si la lettre de change ne présente pas de vice de forme? Légaliser sa signature à la municipalité et signer une reconnaissance de dette? Est-ce que c’est pratique pour une boutique qui vend de l’électroménager, des smartphones, ou des vêtements pour enfants? Comment vendre durant les weekends, le pic de l’activité commerciale? Il faut des solutions à toutes ces questions. Elles ne peuvent être que technologiques et le système bancaire est capable d’en fournir. Est-ce que les entreprises accepteraient d’y adhérer? C’est une autre paire de manches, mais qui sera prochainement débattue.