L’inclusion financière demeure un défi majeur, avec des disparités importantes entre les différents acteurs du secteur. Le baromètre de l’industrie financière africaine réalisé par Deloitte présente une analyse des niveaux d’accès et d’usage des services financiers.
Les institutions traditionnelles, telles que les banques et les assurances, jugent l’accès aux services financiers majoritairement faible (47% et 31%) voire très faible (21% et 38%). Cette perception illustre les difficultés persistantes rencontrées pour toucher une plus large part de la population, notamment en raison des critères d’éligibilité stricts et des barrières administratives.
Les marchés des capitaux partagent cette même vision limitée: 60% des acteurs considèrent l’accès comme faible, tandis que 20% le jugent très faible. Ce constat traduit les obstacles structurels à l’investissement et au financement des entreprises, en particulier des PME et des startups.
L’optimisme du secteur digital
Contrairement aux institutions traditionnelles, les fintechs et les services digitaux affichent une perception plus optimiste. 67% d’entre eux estiment que le niveau d’accès est moyen, contre 33% qui le jugent encore faible. Cette tendance peut s’expliquer par la montée en puissance du mobile money, qui compte environ 850 millions de comptes enregistrés en Afrique, dont 240 millions actifs. L’accessibilité accrue de ces services, en particulier dans les zones rurales, facilite l’inclusion financière des populations non bancarisées.
La microfinance face à ses limites
Malgré son rôle clé dans l’inclusion financière, la microfinance rencontre encore des obstacles majeurs. L’unanimité des établissements de microfinance jugeant l’accès faible reflète des difficultés structurelles telles que l’informalité des activités économiques et le manque de garanties pour l’octroi de crédits.
Vers une collaboration accrue?
Avec un taux de bancarisation moyen de 43% et une pénétration de l’assurance limitée à 2,78%, les acteurs traditionnels peinent à étendre leur offre aux populations marginalisées. Une synergie entre banques, fintechs et institutions de microfinance pourrait permettre de lever ces barrières et d’améliorer l’inclusion financière.