De petits groupes de criquets pèlerins ont été observés récemment à Dehiba, dans le gouvernorat de Tataouine, en raison des vents du sud qui ont traversé la région, a annoncé vendredi soir le ministère de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche.
Cette apparition s’inscrit dans un contexte marqué par la prolifération de ces ravageurs dans plusieurs pays du Sahel africain et d’Afrique du Nord, notamment en Libye, où des conditions climatiques favorables (pluies et végétation verte) ont accéléré leur reproduction.
Les inspections menées sur place par les équipes techniques ont permis de confirmer qu’il ne s’agit pas d’essaims, mais de petits groupes qui ne représentent, à ce stade, aucune menace pour le couvert végétal. La surveillance reste toutefois de mise, et les mouvements des insectes font l’objet d’un suivi constant.
L’ensemble des acteurs impliqués à l’échelle centrale et régionale ont été mobilisés pour intensifier les actions de prévention et de lutte. Des équipements, tels que des pulvérisateurs et des pesticides, ont été mis à disposition afin de contrer toute progression des criquets sur le territoire national.
Dans cette optique, une réunion du Comité national de lutte contre le criquet pèlerin, présidée par le ministre de l’Agriculture, Ezzeddine Ben Cheikh, s’est tenue le 12 mars 2025 pour évaluer la situation et définir les mesures à adopter. Il a été décidé d’activer les comités régionaux dans les gouvernorats les plus exposés (Tataouine, Médenine, Gabès, Tozeur, Kébili et Gafsa), de renforcer la surveillance aux frontières sud et de constituer un stock de pesticides en prévision d’une éventuelle menace accrue.
Le Comité national reste en réunion permanente et suit de près l’évolution de la situation en Libye, où des essaims se sont déjà formés. Depuis octobre 2024, le ministère collabore avec des spécialistes internationaux, la FAO et la Commission de Lutte contre le Criquet Pèlerin dans la Région Occidentale (CLCPRO) pour anticiper les risques et coordonner les efforts de contrôle avec les pays voisins.
Le ministère se veut néanmoins rassurant, affirmant que la situation est sous contrôle et que la vigilance demeure renforcée.