L’année dernière était très positive pour l’épargne d’une manière générale. Avec une rémunération nette de 5,6% au minimum, les ménages tunisiens ont augmenté leur propension à l’épargne, limitant ainsi la facture de l’inflation. Les chiffres montrent qu’en 2024, l’épargne bancaire a atteint 34 304 Mtnd, une collecte nette de 3 375 Mtnd sur une seule année, ce qui est tout simplement énorme.
Mais il n’y a pas que les établissements de crédit. Sur ce segment, les banques ont un concurrent redoutable qui s’appelle La Poste. L’institution financière publique détient un capital confiance unique dans l’ensemble de l’industrie. Les dépôts d’épargne qu’elle abrite ont dépassé, pour la première fois de son histoire, le cap des 10 milliards de dinars. Ils ont terminé à l’année à 10 299 Mtnd, une hausse nette de 1 006 Mtnd sur une année. Une belle performance.
La stratégie des dernières années de La Poste est payante. Elle attire de plus en plus de jeunes, habitués à utiliser l’application D17 qui a été téléchargée 9,9 millions de fois sur le Play Store, sans compter l’iOS. Il est facile d’ouvrir un compte postal et l’empreinte géographique, avec une forte présence dans les régions internes du pays, là où les banques ne vont pas, lui permet de fidéliser sa clientèle.
L’année dernière, La Poste a affiché des bénéfices records et elle pourra continuer sur cette lancée. Nous réitérons notre avis qu’il ne faut pas la transformer en une banque. Il faut garder les actifs sains et sans les problèmes d’actifs compromis et de pertes. L’été dernier, elle a fait son entrée dans le capital de la BTE et comme stratégie de diversification, c’est une bonne idée. Elle peut, par contre, se développer dans l’assurance vie qui est un segment d’avenir. Elle a déjà ses produits et il suffit de mettre l’accent sur l’aspect commercial.