La 16e édition de l’Africa Banking Forum s’est ouverte ce 19 février à Tunis, réunissant des leaders bancaires, des innovateurs fintech et des décideurs pour explorer les défis et opportunités qui redessinent le paysage financier africain. Placé sous le thème «Digitalisation et résilience: réinventer la banque africaine», le forum met en lumière les avancées du continent en matière d’innovation technologique, d’inclusion financière et d’intégration régionale, tout en abordant les vulnérabilités économiques persistantes.
Dans son discours d’ouverture, Hind Sidqui, directrice générale de One Africa Forums, est revenue sur l’évolution du secteur. «Il y a vingt ans, le secteur bancaire africain était en pleine expansion mais restait fragmenté, avec une digitalisation balbutiante et une inclusion encore lointaine», a-t-elle souligné. Aujourd’hui, elle insiste sur une transformation profonde, portée par une réglementation plus agile, l’essor de l’intelligence artificielle et une révolution des paiements. Toutefois, elle met en garde contre les défis persistants: «Nos marchés restent cloisonnés, nos systèmes de paiement manquent d’interopérabilité. L’avenir de l’Afrique repose sur la coopération».
Elle a également mis en avant le rôle de Tunis comme hub financier stratégique, incarnant l’élan du continent vers une intégration économique renforcée, notamment via la coopération Sud-Sud. Elle appelle à une interconnexion des systèmes pour relever les défis communs, qu’il s’agisse des réglementations complexes ou du financement des économies locales, tout en restant compétitifs à l’échelle mondiale.
De son côté, Jérôme Ehui, président de l’Association professionnelle des banques et établissements financiers de Côte d’Ivoire (APBEF-CI), a souligné que la digitalisation ne se limite pas aux outils technologiques, mais représente un véritable changement de paradigme. Il exhorte ainsi les institutions africaines à prendre le leadership en matière d’innovation.
«Le chemin sera difficile, mais nous avons les compétences et le courage. L’intelligence artificielle et la détermination ouvriront la voie», a affirmé Jérôme Ehui.