Alors que le taux de croissance estimé par le gouvernement était de 1,6% pour 2024, les réalisations font état d’un taux de 1,4%. Le dernier trimestre était relativement bon, avec une hausse de 2,4% de la valeur ajoutée en glissement annuel. Néanmoins, il faut tenir compte d’un effet de base favorable du moment que le dernier quart de 2023 a enregistré un repli du PIB de -0,6%. D’ailleurs, en rythme séquentiel, le PIB du quatrième trimestre 2024 a évolué de 0,9%.
Le dernier trimestre a tiré profit de la consommation locale et de la formation brute de capital fixe, qui a évolué de 7,1% en rythme annuel et de 2,9% en rythme séquentiel. Par secteur, l’agriculture a surperformé avec une progression de 12,5% par rapport à la même période en 2023. La construction et les services ont affiché des améliorations respectives de leurs valeurs ajoutées de 2,5% et 1,9% en glissement annuel. Seul le secteur industriel a montré des signes de faiblesse, reculant de 0,9%. La baisse provient des industries extractives et de traitement des déchets, qui ont reculé de 7,9%. Les problèmes du bassin minier continuent à peser lourdement sur l’économie tunisienne et il est temps de trouver une solution définitive pour dépasser ce blocage. L’industrie manufacturière s’est bien comportée, surtout celles chimiques (+8,1%) et mécaniques et électriques (+2,5%).
A la lumière de ces chiffres, nous pensons que 2025 sera une année difficile. En premier lieu, les 3,2% de croissance ciblée seront difficiles à atteindre. Il y a des doutes qui planent sur la demande locale, fortement impactée par la nouvelle réglementation des chèques et l’inflation. L’investissement est toujours asphyxié par le niveau des taux d’intérêt et la taille réduite du marché. L’agriculture pourrait continuer sa relance avec la saison satisfaisante des pluies jusqu’à aujourd’hui, mais les prix en chute de l’huile d’olive poseraient un défi à l’industrie agroalimentaire. Bref, que des défis nous attendent pour le nouvel an.