Parmi les chiffres qui ont marqué le weekend, il y a ceux relatifs à TuniChèque. Le nombre de chèques traités s’est élevé à 20 000, selon les données obtenues par l’agence Tunis Afrique Presse (TAP) auprès de la Banque centrale de Tunisie.
Pour une nouvelle plateforme qui a été préparée en un temps réduit, traiter autant de demande est une réussite. L’interrogation porte plutôt sur le nombre de chèques traités. Nous sommes en train de parler d’une moyenne de 1 429 chèques par jour, alors qu’en 2024 nous étions sur une moyenne quotidienne de 65 574 chèques. Une chute libre. Cette réalité est le résultat de plusieurs facteurs.
Le premier est la mauvaise compréhension du fonctionnement de la plateforme. Il faut prendre en compte le fait que la récupération des chèques est souvent faite par les coursiers des entreprises qui ne sont pas toujours dotés d’appareils téléphoniques pour vérifier. Souvent, ils ne sont même pas autorisés à savoir le montant inscrit dans le chèque, que dire maintenant quand il s’agit de vérifier avant d’accuser réception. Du point de vue opérationnel, il y a déjà des soucis.
Le deuxième est que plusieurs titulaires de comptes n’ont pas encore reçu leurs nouveaux carnets de chèques. Il faudra donc attendre entre 1 et 2 mois pour avoir une idée claire sur le rythme d’utilisation de cet instrument de paiement revisité. Certainement, le nombre des bénéficiaires de chéquiers va diminuer par rapport à ce qu’il était avant le 2 février 2025.
Le troisième est que plusieurs petits commerces refusent d’être payés avec la nouvelle formule du chèque. Ils exigent un paiement en espèces. Par rapport à leurs fournisseurs, ils achètent également en liquide. Ils n’ont plus la marge de manœuvre des délais qui leur permettait de gérer leur cycle d’exploitation aisément.
Le vrai problème, c’est que nous sommes en train de parler d’éléments structurels qui ne vont pas persister. Nous pensons que l’ère des chèques est révolue. Bienvenue dans le monde de la traite, devenue le principal sujet de discussion dans le monde des affaires tunisien.