L’Union Africaine (UA) prévoit de lancer une agence de notation financière africaine d’ici la fin 2025 pour répondre aux critiques concernant les évaluations des grandes agences internationales comme S&P, Moody’s et Fitch. De nombreux dirigeants africains estiment que ces agences appliquent un biais négatif dans leurs évaluations, ce qui limite l’accès des pays du continent aux ressources financières nécessaires à leur développement. Cette nouvelle agence sera indépendante, dirigée par le secteur privé, et se distinguera par sa compréhension du contexte local, en s’appuyant sur des experts africains et un meilleur accès aux données économiques et sociales spécifiques à chaque pays.
L’objectif principal de cette agence est de fournir des évaluations de crédit plus justes et adaptées aux particularités des pays africains. Contrairement aux grandes agences, elle prendra en compte les spécificités économiques, sociales et politiques du continent, offrant ainsi une évaluation plus précise et nuancée des profils de crédit des pays africains. Cette approche vise à rééquilibrer la position du continent dans l’architecture financière mondiale en tenant compte des réalités locales.
Les méthodes des grandes agences de notation ont déjà eu des conséquences négatives sur l’Afrique. Selon un rapport du PNUD, les évaluations défavorables ont entraîné une perte d’opportunités de financement de 74 milliards de dollars pour le continent. Les critiques portent sur l’utilisation d’algorithmes et de modèles macroéconomiques souvent inadaptés à la réalité africaine, ainsi que sur un manque de nuance dans les évaluations, qui privilégient une vision globale au détriment des spécificités locales des pays africains.