Le marché nord-africain, avec ses 30 millions de tonnes de blé importées chaque année, représente une opportunité stratégique pour les exportateurs. Alors que la Russie consolide sa position en Égypte et en Algérie, elle se tourne désormais vers le Maroc, troisième marché régional.
En 2023-2024, une sécheresse sévère a réduit la récolte marocaine de 42 %, atteignant seulement 3,3 millions de tonnes, soit un tiers des besoins locaux. Parallèlement, la France, fournisseur historique du Maroc, a enregistré une chute de 25 % de sa production, laissant le champ libre aux exportateurs russes.
Avec des prix compétitifs et une qualité attractive, la Russie a expédié 700 000 tonnes de blé vers le Maroc entre juillet et novembre 2024, dépassant largement les 300 000 tonnes françaises. En août, elle est même devenue le premier fournisseur du Royaume, détrônant pour la première fois la France.
Alors que le Maroc prévoit d’importer un volume record de 7,5 millions de tonnes en 2024-2025, la Russie ambitionne d’atteindre 1 million de tonnes, presque le double de l’année précédente. La concurrence entre Paris et Moscou s’annonce féroce, redéfinissant potentiellement le paysage céréalier marocain.