L’Union générale tunisienne du travail (UGTT) a demandé au ministère des Finances d’instaurer une subvention compensatoire pour les salariés affectés par la révision du barème de l’impôt sur le revenu, introduite dans la loi de finances 2025. Cette compensation, selon l’organisation, devrait couvrir la perte salariale découlant de l’application du nouveau barème fiscal. L’UGTT a également réitéré son opposition à toute réduction des salaires, soulignant les difficultés déjà rencontrées par les cadres tunisiens face à des salaires faibles, favorisant leur émigration.
Selon l’article 36 de la loi de finances 2025, la révision des tranches fiscales a entraîné une diminution des salaires nets, particulièrement pour les cadres supérieurs, professeurs universitaires, ingénieurs et médecins. Le nouveau barème maintient une exonération pour les revenus annuels jusqu’à 5.000 dinars, mais introduit des taux plus élevés pour les revenus supérieurs à 40.000 dinars, atteignant 40% pour ceux dépassant 70.000 dinars. Ces changements visent à accroître la progressivité fiscale, mais ont suscité des critiques en raison de leur impact sur les revenus des professions qualifiées.
La correspondance de l’UGTT met en lumière les conséquences économiques et sociales de cette réforme fiscale. L’organisation considère que l’ajout de nouveaux paliers et le relèvement des taux pour les hauts revenus accentuent la pression fiscale sur une partie des salariés, déjà confrontés à des conditions de rémunération défavorables. Cette situation, selon l’UGTT, pourrait exacerber la fuite des compétences tunisiennes à l’étranger, un phénomène préoccupant pour l’économie nationale.