Mark Zuckerberg a partagé sur sa page officielle de Facebook une vidéo dans laquelle il annonce de futurs changements dans les algorithmes de Facebook; Instagram et compagnie. Zuckerberg explique dans cette vidéo que l’équipe de Meta avait fait le choix il y a des années de censurer, de modérer et de filtrer les posts et les liens partagés sur les médias sociaux de son groupe avec des procédures sévères de fact-checking ou toutes les fois où le contenu est jugé sensible ou choquant.
Mais le fondateur de Facebook a expliqué que ces méthodes ont plus nui à l’échange d’informations et à l’interaction constructive plus qu’elles ne les ont servis. Elles ont également limité gravement la liberté d’expression des internautes, surtout dans le domaine politique, déclarant même: «Il s’est avéré impraticable de tracer une ligne rouge entre ce qui relève ou non du contenu politique».
Il a ajouté que même si ses méthodes techniques de censure se montraient défaillantes à une échelle de 1%, la répercussion reste grave et se monte à des millions d’utilisateurs. Une nouvelle réforme de l’algorithme s’annonce à travers ses propos.
Meta a mis en place une nouvelle architecture de modération qui représente une approche plutôt novatrice en matière de contenu politique sur les plateformes sociales. La mise en œuvre du système tripartite – qui se décline en versions limitée, standard et améliorée – constitue une avancée significative dans le traitement algorithmique de l’information. On suppose qu’en mode restreint, l’algorithme réduit considérablement la visibilité des contenus politiques dans les flux d’actualités et les suggestions. Il est donc possible que d’autres modes exposent les utilisateurs à un contenu politique beaucoup plus abondant.
L’établissement de ces niveaux de visibilité donne aussi à Meta une certaine flexibilité technique et politique dans l’administration de ses deux plateformes. En réponse aux régulateurs, la société pourrait dorénavant moduler précisément son niveau d’intervention sur les contenus politiques, prévenant ainsi les allégations de censure tout en préservant une certaine maîtrise éditoriale. Cette adaptabilité algorithmique représente un instrument privilégié lors des pourparlers avec les autorités de régulation, facilitant des modifications rapides en réponse aux impératifs juridiques et politiques.
Des transformations organisationnelles au sein de Meta tracent une nouvelle voie pour la société. Le changement de présidence des affaires internationales, avec Joel Kaplan remplaçant Nick Clegg, figure proche du milieu républicain à Washington, est accompagné d’autres initiatives. Particulièrement l’abandon d’un modèle de modération basé sur les Community Notes de X, associé à la suppression du contrôle externe des faits. En effet, cette transformation reflète davantage une réorganisation stratégique des responsabilités éditoriales qu’une simplification du processus.
Ces ajustements algorithmiques témoignent qu’un repositionnement de Meta sur la scène politique américaine est en cours. Plateforme où la ligne de démarcation entre impartialité technologique et intervention politique devient de plus en plus floue, et sur laquelle l’écurie de Zuckerberg souhaite placer ses pions au meilleur endroit.