Ce sont près de 85.5 milliards d’euros par an dont l’Afrique est privée à cause des flux financiers qui passent illicitement. Ce manque à gagner empêche le développement du continent, selon l’ONU. Ces flux financiers transfrontaliers, illégaux par leur origine, leur transfert ou leur objectif, drainent les ressources nécessaires au développement. Le Forum des administrations fiscales africaines, une coalition de 44 pays africains, intensifie ses efforts pour lutter contre ces flux financiers illicites et récupérer les recettes fiscales.
«Les flux financiers illicites affaiblissent la capacité de l’Afrique à financer son développement et sapent les bases financières nécessaires à une croissance durable», explique Logan Wort, secrétaire exécutif du Forum des administrations fiscales africaines. À ce jour, l’ATAF a permis aux membres de récupérer plus de 1,7 milliard d’euros de recettes fiscales, une avancée majeure dans la lutte contre ces flux financiers illégaux. Conscient de la complexité de ces crimes financiers, l’ATAF travaille à l’amélioration des systèmes fiscaux à travers l’Afrique. Par ailleurs, les notes d’orientation et les approches proposées par l’ATAF constituent des ressources essentielles pour ses membres dans la lutte contre les flux financiers illicites.
«Grâce à des initiatives conjointes, nous faisons d’importants progrès pour réduire les flux financiers illicites et améliorer la mobilisation des ressources intérieures», ajoute-t-il. Ces mécanismes sont essentiels pour améliorer la transparence et lutter contre les flux financiers illicites. «La signature et la ratification de l’AAMATM, l’Accord africain d’entraide mutuelle en matière fiscale, par les États membres constitueront un tournant dans notre lutte contre les flux financiers illicites», souligne Logan Wort. «Cela facilitera la coopération entre les nations africaines, ce qui rendra plus difficile la dissimulation et l’impunité des activités illicites».
Les actions menées par le Forum des administrations fiscales africaines témoignent de l’importance d’une stratégie concertée pour relever le défi des flux financiers illicites. En récupérant les ressources perdues à cause de ces flux, les pays africains peuvent réinvestir dans des secteurs vitaux comme l’éducation, la santé et les infrastructures, stimulant ainsi la croissance et améliorant la qualité de vie de millions de personnes.