Même si la contrebande a toujours existé en Tunisie, il est essentiel de noter qu’elle a particulièrement proliféré depuis la révolution tunisienne de 2011 et la Chute de Moammar Gadhafi en Libye.
Dans un contexte économique de chômage à 16%, de pénuries de produits de base et de pouvoir d’achat fragilisé, retrouver des marchandises en rupture de stock dans les circuits réguliers et de plus avec des prix réduits (ils ne payent pas de taxes) fait proliférer encore plus la contrebande. Pour résultat, c’est un manque à gagner pour la recette fiscale évalué à 1,2 milliards de dinars (368 millions $) et un affaiblissement du secteur formel, qui, lui, paye les taxes et emploie de la main d’œuvre.
Un autre risque est encouru par les consommateurs, celui d’acheter une marchandise qui n’obéit pas aux normes de sécurité ou qui est avariée.
Pour lutter contre la contrebande, l’état tunisien a mis en place en 2013 un plan sécuritaire qui a renforcé les moyens de la douane tunisienne et les dispositifs de sécurité aux frontières et a veillé sur la traçabilité des marchandises en interne. La douane a réussi ainsi à réaliser le chiffre record de 4.7 milliards de dinars soit 1.4 milliard $ en 2021 enregistrant ainsi une croissance de 19% par rapport à 2020.
Même si dans les années précédentes, les Tunisiens pensaient majoritairement que la contrebande représentait un réel problème, ce n’est plus autant le cas de nos jours. Au vu de ses prix abordables et aux produits qu’elle fournit et qu’on ne retrouve plus dans les circuits réguliers, les Tunisiens acceptent, actuellement, mieux la contrebande et achètent même de plus en plus les marchandises qui proviennent des circuits parallèles.
Le 28 novembre 2024, les députés ont également rejeté un projet de loi pour le durcissement des sanctions contre la contrebande.