La société de média américaine News Corp et celle australienne Telstra sont parvenus à un accord selon lequel elles vendent leur société australienne de télévision par câble et de streaming Foxtel à la plateforme sportive britannique DAZN. La valorisation de la chaine, en difficulté d’ailleurs, était de 2,1 milliards de dollars, y compris une dette de 578 millions de dollars envers les anciens actionnaires, et qui seront intégralement remboursés dans le cadre de l’opération. Foxtel a pesé sur les bénéfices de News Corp pendant des années. Le nombre d’abonnés pour son contenu diffusé a fortement diminué, à cause de la concurrente avec Netflix.
Selon les termes de l’accord, News Corp détiendra une participation de 6% dans DAZN avec un siège au conseil d’administration, et Telstra 3% dans la plateforme mondiale de streaming basée à Londres et fondée en 2016. L’opération devrait être l’une des rares transactions de consolidation majeure dans le secteur d’ici aux mois prochains. L’acquisition permettra à DAZN de pénétrer un marché important. Les Australiens regardent plus de sport que n’importe quel autre pays dans le monde. C’est une étape dans la stratégie à long terme de transformer la plateforme en foyer mondial du sport.
En regardant ces évolutions, et par rapport à la Tunisie, les perspectives des médias audiovisuelles ne cessent de s’assombrir. Nous sommes dans la préhistoire. Nous n’avons la culture de l’abonnement que dans le cadre de ceux piratés. Le marché publicitaire est étroit et les canaux non conventionnels sont en train de l’emporter; le contenu offert par les quelques chaines qui parviennent à résister étant rarement intéressant. Les chaînes ne sont pas structurées et vivent au jour le jour. Dans une telle démarche, elles ne pourront jamais faire l’objet d’un projet d’extension. Il n’y a rien à valoriser.
Pire encore, ceux qui s’orientent vers YouTube pour créer des chaînes ne parviennent pas à réaliser des rentrées d’argent importantes, car la rémunération du clic tunisien sur la plateforme de Google ne rapporte quasiment rien. L’industrie agonise, bien que nous ayons des compétences dans tous les domaines. Il est temps de penser à l’avenir, car, dans dix ans, personne ne regardera les télévisions locales.