Dans un contexte économique morose, dans lequel le pays cherche une piste pour reprendre sa croissance, le comportement des ménages tunisiens est bien à analyser, notamment en matière d’épargne. C’est déterminant pour la consommation et pour les moyens à la disposition du système financier pour mieux carburer.
Les chiffres de la Banque centrale de Tunisie montrent qu’en 2023, les dépôts à terme ont évolué de 1 489 MTND pour atteindre 19 726 MTND. En 2022, la progression était de 1 440 MTND, ce qui fait que le rythme d’accumulation de cette catégorie de dépôts est resté quasiment stable. La stabilisation du taux de rendement de l’épargne à 5,6% net a encouragé les épargnants à conserver leurs placements.
En outre, les comptes spéciaux d’épargne abritent désormais 30 173 MTND, une hausse de 2 889 MTND. Par rapport à 2022, le rythme s’est accéléré, puisque l’épargne supplémentaire était de 2 436 MTND. Nous parlons ici seulement de l’argent déposé auprès des banques, sans compter celui de La Poste estimé à 9 293 MTND en décembre 2023. En tout, les dépôts d’épargne se sont élevés à 33 451 MTND, une hausse de 3 172 MTND sur une année.
Il y a enfin les certificats de dépôt, un produit réservé aux grandes épargnes, ils ont attiré 5 648 MTND fin 2023, en recul de 126 MTND par rapport à 2022.
Au total, l’argent placé dans les banques s’est élevé, fin 2023, à 58 825 MTND contre 54 288 MTND une année auparavant, soit une collecte nette de 4 537 MTND.
Cet argent stocké constitue un tremplin pour une reprise économique. Mais pour l’instant, il est synonyme de moindre consommation, ce qui est l’objectif de la politique monétaire restrictive menée par la Banque centrale. Le seul bénéficiaire est le Trésor qui peut compter sur ces ressources pour financer le déficit public. Le problème est que cette situation de blocage dure. Si, en quelque sorte, le souverain tire son épingle du jeu, ce n’est pas nécessairement le cas des autres opérateurs économiques. Ces moyens auraient servi à faire gagner des points précieux au PIB, mais ils ne servent que pour augmenter les PNB des banques.