Oracle Corp. est en voie de réaliser sa meilleure année depuis plus de deux décennies, grâce à son activité cloud, autrefois en difficulté, qui est désormais prise au sérieux par les clients et les investisseurs.
Le géant des logiciels a longtemps cherché à se faire une place dans le lucratif marché de la location de puissance informatique et de stockage via le cloud, dominé par des rivaux beaucoup plus grands comme Amazon Web Services d’Amazon.com Inc. et Microsoft Corp.
Les charges de travail techniquement exigeantes liées à la formation de modèles d’intelligence artificielle, ainsi que des clients de renom tels qu’Uber Technologies Inc. et TikTok de ByteDance Ltd., ont stimulé une expansion rapide de l’activité d’infrastructure cloud d’Oracle au cours de l’année écoulée. Les analystes de Wall Street prévoient que cette unité génèrera plus de 10 milliards de dollars de ventes annuelles pour l’exercice se terminant en mai 2025.
Oracle, qui doit publier ses résultats du deuxième trimestre fiscal ce lundi, a vu cet engouement faire bondir ses actions de 82% en 2024. Si cette tendance se poursuit, cela représenterait le plus grand rallye annuel du titre depuis 1999.
Ce n’est qu’en 2022 que les clients et investisseurs ont commencé à prendre au sérieux l’offre cloud d’Oracle, selon John DiFucci, analyste chez Guggenheim Securities. Il souligne entendre désormais parler des avantages en termes de coûts et de performances des services d’Oracle par rapport à ceux d’autres fournisseurs.
«Oracle n’est peut-être pas reconnu comme un pionnier du cloud, mais ses efforts de développement constants, sa présence étendue dans le domaine de l’informatique et sa part significative des dépenses IT lui confèrent une position unique d’influence auprès des comptes clients», a écrit Derrick Wood, analyste chez TD Cowen, dans une analyse de l’entreprise.
Le marché total de l’infrastructure a augmenté de 23% pour atteindre 84 milliards de dollars au troisième trimestre, marquant ainsi une quatrième période consécutive de croissance annuelle, selon John Dinsdale, analyste en chef chez Synergy Research Group. Bien que Synergy estime qu’Oracle ne représente qu’une part à un chiffre de ces dépenses, le marché devrait continuer à se développer grâce à une demande croissante pour les services liés à l’intelligence artificielle, ajoute-t-il.
Une grande partie de cette augmentation est attribuée à une demande quasi insatiable en puissance de calcul pour gérer les charges de travail liées à l’intelligence artificielle. Du moins à court terme, Oracle devrait continuer à capturer une «part disproportionnée» de ce marché auprès de startups telles que Cohere Inc. et xAI d’Elon Musk, a écrit Rishi Jaluria, analyste chez RBC Capital Markets.
Source: Bloomberg