La Banque centrale de Libye a annoncé, à la fin de la semaine dernière, qu’elle avait confié à une société anglaise l’impression de nouveaux billets de banque d’une valeur de 30 milliards de dinars. Les banques libyennes ont une grave crise de liquidité et cette opération devrait contribuer à la résoudre progressivement dès janvier 2025. Les anciens billets seront retirés selon un calendrier, mais il n’a pas été révélé.
Cette pénurie n’est pas nouvelle, mais elle s’est récemment aggravée. Les Libyens se sont habitués à faire la queue devant les banques pour obtenir de l’argent et retirer leurs salaires. Les retraits aux guichets des banques sont plafonnés à 1 000 dinars, souvent une fois par mois.
Les rémunérations des fonctionnaires de l’État représentent la plus grande part des dépenses, s’élevant à 48,6 milliards de dinars de janvier à octobre 2024, sur un total de 67,8 milliards de dinars de recettes pétrolières au cours de cette période. De plus, les fonctionnaires, qui représentent 89% de la population active du pays, reçoivent souvent leurs salaires en retard. Cette situation a érodé la confiance dans le système financier, déjà fragile. L’argent liquide est rarement réinjecté dans les banques, les citoyens préférant garder leur argent liquide.
En même temps, le manque de liquidités en Libye a conduit les gens à se tourner de plus en plus vers les cartes bancaires. Le problème est que les infrastructures sont encore insuffisantes pour faciliter les transactions quotidiennes, notamment en période de crise de liquidités
Pour les Tunisiens qui ont des liens économiques importants avec la Libye, cela signifie une possible détérioration du taux de change à moyen terme. Les changements et/ou l’impression massive de billets de banque n’ont jamais été une bonne solution pour lutter contre le manque de liquidité. La baisse du pouvoir d’achat de nos voisins n’est pas une bonne nouvelle, alors qu’ils représentent une pierre angulaire pour le secteur touristique et de la santé.