Et voilà! Le gouvernement français a été renversé par un vote de défiance hier soir, plongeant la deuxième économie de la zone euro dans une période de profonde incertitude politique. Au total, 331 députés de l’alliance de gauche du Nouveau Front populaire et du Rassemblement national d’extrême droite ont soutenu une motion de censure à l’Assemblée nationale, dépassant de loin les 288 voix nécessaires pour l’adopter.
Des motions avaient été déposées par les blocs de gauche et de droite lundi après que le premier ministre Michel Barnier a utilisé des pouvoirs constitutionnels spéciaux pour imposer un projet de loi sur le budget de la sécurité sociale au Parlement sans vote.
Lors d’un débat précédant le vote, Barnier a déclaré aux législateurs qu’il n’avait «pas peur» d’être éliminé, mais il a appelé les partis à travailler ensemble et à «aller au-delà de l’intérêt général» pour surmonter les divisions. Il a déclaré que ce fut «un honneur» de servir en tant que Premier ministre, avant de recevoir une ovation de la part des députés français qui le soutiennent.
En perdant le vote de confiance, il sera contraint de présenter sa démission au président français Emmanuel Macron, trois mois seulement après avoir été installé au poste de premier ministre le 5 septembre. Ce gouvernement sera ainsi le plus court de la Ve République française, qui a débuté en 1958.
La chute du premier ministre intervient après plusieurs semaines de négociations avec les partis d’opposition pour tenter de trouver un accord sur une seule partie du budget 2025, qui comprend 60 milliards d’euros de réductions de dépenses et de hausses d’impôts, jugées nécessaires pour maîtriser le déficit budgétaire de la France, qui devrait s’élever à 6,1% en 2024.