En Tunisie, le débat sur la taxation des panneaux solaires met en lumière les enjeux de la transition énergétique.
L’article 40 de la loi de finances 2024 prévoit un relèvement des droits de douane sur l’importation des panneaux solaires à 30 %, une mesure jugée préoccupante pour l’avenir de l’énergie propre dans le pays. À l’inverse, l’article 54 du projet de loi de finances 2025 propose de ramener ces droits à 10 %, reflétant une volonté d’encourager l’adoption des énergies renouvelables.
Selon les professionnels du secteur, ce niveau élevé de taxation pourrait freiner le développement des systèmes photovoltaïques en Tunisie. En effet, une taxation accrue se traduit par un surcoût pour les utilisateurs finaux, qu’il s’agisse de particuliers, d’industriels ou d’agriculteurs. Cela pourrait ralentir l’atteinte des objectifs nationaux, notamment produire 35 % de l’électricité à partir d’énergies renouvelables d’ici 2030 et réduire l’intensité carbone de 46 % à la même échéance.
Les industriels nationaux, quant à eux, estiment que la baisse des droits de douane pourrait pénaliser la production locale, rendant les panneaux importés plus compétitifs et freinant les investissements industriels dans ce secteur stratégique. Cependant, certains experts soulignent que la capacité actuelle de l’industrie locale est insuffisante pour répondre à la demande croissante et soutenir une transition énergétique ambitieuse.
Ce débat reflète un dilemme entre protection de l’industrie nationale et accélération de l’adoption des énergies renouvelables. La stratégie énergétique tunisienne nécessitera des choix équilibrés pour conjuguer souveraineté industrielle et transition écologique, dans un contexte global où l’énergie solaire joue un rôle central dans la lutte contre le changement climatique.