Certains produits financiers sont exclusivement réservés aux institutionnels, faisant partie de la partie invisible du marché financier qui conditionne le coût des ressources octroyées aux agents économiques. Parmi eux, nous trouvons la pension livrée.
Connue sous le nom de REPO dans la finance anglo-saxonne, la pension livrée est un contrat qui permet à toute personne morale ou OPCVM de céder à une autre personne morale ou OPCVM des valeurs mobilières et/ou des effets de commerce. La particularité de ce contrat est l’engagement irrévocable de la part du cédant à reprendre les actifs sous-jacents et du cessionnaire à les lui rétrocéder à un prix et à une date convenus à la date de cession. Il s’agit donc d’une opération de prêt pour le cessionnaire et d’emprunt pour le cédant, mais avec un taux d’intérêt librement fixé entre les deux parties. Bien évidemment, plus la liquidité manque, plus les taux augmentent.
Jusqu’à la date d’hier, 25 novembre 2024, 12 084 transactions de ce type ont été enregistrées, contre 9 589 à la même date de l’année dernière. La hausse a également concerné le volume qui est passé de 51 061,569 MTND en 2023 à 62 172,768 MTND cette année. L’essentiel des transactions a concerné la maturité 8 – 90 jours, représentant 75,8% du volume global. Viennent ensuite les opérations 1 – 7 jours (15% du volume) et celles au-delà des 90 jours (9,2% du volume).
Les taux moyens pondérés étaient, respectivement, de 8,98% – 8,93% et 9,56%. Pour toutes les maturités, les taux ont augmenté de plus de 100 points de base, une dynamique qui montre à quel point les agents économiques ont des besoins de liquidité et qu’ils en ont procuré à un prix fort élevé. Cela explique les taux que les établissements de crédit sont en train de facturer à leurs clients.
D’autre part, cela traduit l’augmentation de la taille du gisement de titres qui peuvent servir à de telles opérations, surtout avec le rythme soutenu d’émissions de titres par l’État, qui sont le meilleur outil pour les échanger contre du cash sur le marché.
Ces chiffres plaident en faveur de taux toujours élevés pour les mois à venir. Même si le taux directeur baisse, l’effet concret ne serait ressenti qu’après des mois, car il faut du temps pour que les prix s’ajustent. Le dinar se fera encore rare dans les tiroirs des banques.