Selon “l’Étude du secteur de la promotion immobilière en Tunisie” récemment dévoilée par la société CAF, membre du réseau international de PwC, le secteur du bâtiment en Tunisie a traversé une période de crise profonde, accentuée par les défis socioéconomiques et la pandémie de Covid-19.
L’étude a dévoilé qu’en 2019, le PIB n’a progressé que de 1%, et la récession, avec une chute de -9,2% en 2020, est la plus sévère depuis l’indépendance du pays.
Ce contexte difficile a lourdement impacté les entreprises du bâtiment: selon une enquête menée en 2020 par la même société, 54,3% d’entre elles risquent la fermeture.
La demande dans ce secteur a chuté de 79,7%, et 18,1% des entreprises ont dû procéder à des licenciements.
L’effondrement de la demande immobilière est aussi lié à la politique monétaire, qui, pour freiner l’inflation, passée à 5,4% en 2020, a augmenté les taux d’intérêt bancaires, réduisant la capacité d’endettement des citoyens.
La dépréciation du dinar entre 2013 et 2018 a, elle aussi, aggravé la situation en renchérissant les coûts des matériaux de construction, avec une hausse de +84,5% pour les produits rouges et +82,9% pour le ciment entre 2010 et 2020.
Quant au nombre de promoteurs immobiliers, il a augmenté de 60% entre 2010 et 2020, mais la production de logements n’a pas suivi, notamment en raison de l’absence de régulation sur l’activité des promoteurs non actifs.
Par ailleurs, le marché immobilier est orienté vers le haut standing, laissant une demande insatisfaite pour les logements moyens et sociaux.
Ce diagnostic révèle une hausse des coûts des terrains, de la main-d’œuvre et des matériaux de construction, dans un secteur qui peine à répondre aux besoins en logements abordables, malgré les tentatives de régulation et d’intervention publique.