Durant l’exercice 2023, le réseau bancaire en Tunisie a enregistré l’ouverture de 18 nouvelles agences, portant leur total à 2 041 points de vente. Ce chiffre correspond à une densité d’une agence pour 5 806 habitants contre 5 835 une année auparavant. La couverture s’améliore progressivement.
Le problème demeure dans la répartition géographique de ces agences, ce qui rend la question de la bancarisation une priorité nationale. L’essentiel de cette présence se concentre dans le littoral qui abrite au moins de 80% de ce réseau, dont la moitié est dans le Grand-Tunis. L’absence à l’intérieur du pays s’explique par la faiblesse de l’activité économique et du potentiel de collecte de dépôts. Le liquide est roi dans ces zones et la richesse générée par les individus ou les entreprises locale reste loin des circuits officiels.
Autre problème clé que le prochain recensement mettra en évidence: la baisse significative de la taille de la population dans la partie ouest de la Tunisie, à cause de l’intensification des flux migratoires internes et du phénomène de l’immigration clandestine.
Du point de vue rentabilité, les établissements de crédit n’ont pas réellement intérêt à s’aventurer dans de tels territoires. Ils tablent plutôt sur leurs plateformes digitales qui peuvent jouer un rôle clé à ce niveau. Néanmoins, les clients préfèrent toujours le contact humain et la présence physique des agences. Les banques digitales et les établissements de paiement n’accordent ni prêts ni accès au débit. De plus, ceux qui ont des revenus non déclarés veulent rester loin des yeux de l’administration fiscale qui ne rate aucune occasion pour appliquer la loi. L’amélioration de la bancarisation n’est donc pas uniquement liée aux frais appliqués par les banques, mais elle est surtout une question de confiance.