Les économies d’Afrique sub-saharienne (SSA) prennent de plus en plus au sérieux les enjeux ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance), bien que la région ne représente que 4% des émissions mondiales, comme l’a rappelé António Guterres, Secrétaire général de l’ONU, lors du Sommet africain sur le climat en 2023.
Les grands projets nécessitant des financements internationaux sont systématiquement évalués selon ces critères, ce qui renforce leur importance.
Selon le rapport «Doing Deals in Sub-Saharan Africa 2024», Cette tendance devrait s’accélérer à l’approche des Objectifs de développement durable de l’ONU pour 2030.
Environ 98% des investisseurs financiers et 89 % des investisseurs stratégiques s’attendent à ce que les stratégies ESG aient un impact croissant sur les transactions en Afrique au cours des deux prochaines années.
Les enjeux liés à l’efficacité énergétique (44%) et aux émissions de gaz à effet de serre (40%) dominent les priorités ESG pour les transactions en Afrique sub-saharienne. De nombreux pays, comme l’Angola avec son programme d’électrification de 1,3 milliard de dollars, investissent massivement dans les énergies renouvelables.
La fabrication verte émerge également, avec des projets de biomasse en Namibie et en Côte d’Ivoire.
Les priorités ESG varient selon les régions: 63% des investisseurs en Afrique de l’Est mettent en avant le changement climatique, contre seulement 27% en Afrique australe.
Cette différence reflète des perceptions de risque et des cultures d’affaires distinctes. La pression des investisseurs, notamment sur les questions climatiques, joue un rôle clé, soutenue par des réglementations internationales croissantes comme la directive européenne sur le reporting de durabilité des entreprises, prévue pour 2025.