Une note d’analyse intitulée « Foreign direct investment : How much of China’s investment into Africa is real ? » publiée récemment par Hinrich Foundation montre que contrairement à ce que suggère les annonces officielles, les investissements chinois ne sont pas aussi nombreux et aussi transformateurs, malgré qu’ils constituent un élément important des flux de capitaux entrants en Afrique.
Étant donné que de nombreux projets phares annoncés avec grand enthousiasme par la deuxième puissance mondiale en termes de PIB nominal ont été discrètement annulés, redimensionnés ou transformés en simples opérations de financement adossées aux ressources naturelles, les investissements directs chinois en Afrique sont largement surestimés, tant en nombre qu’en valeur et en impact sur la création d’emplois.
Selon le document, la base de données sur les investissements directs réalisés par la Chine en Afrique recense 643 projets d’une valeur totale de 150 milliards de dollars, ayant permis la création de 325 000 emplois sur le continent.
Bien que l’Afrique représente environ 7 % des projets d’IDE chinois à l’étranger, 15 % de la valeur investie et 13 % des emplois créés par ces projets depuis 2003, Hinrich Foundation note qu’un examen plus approfondi des investissements directs chinois en Afrique suggère que ces chiffres sont considérablement surévalués.
Le plus grand projet répertorié dans la base de données concerne la construction d’une nouvelle capitale administrative en Égypte par le groupe immobilier China Fortune Land, pour un montant de 20 milliards de dollars. Annoncé en 2016, ce projet a été abandonné en 2018 en raison d’un désaccord sur la répartition des revenus qu’il devait générer.
Dans le même secteur, le quatrième plus grand projet chinois en Afrique, en termes d’investissement, portait sur le développement d’une nouvelle ville à Modderfontein, une ancienne ville minière située à environ 25 km de Johannesburg. Ce projet de 6,4 milliards de dollars, mené par le groupe chinois Zendai, basé à Shanghai, n’a pas vu le jour, le groupe s’étant retiré avant le lancement, faute d’accord avec les autorités locales sur le déroulement du développement.