L’importance de plus en plus croissante de l’intelligence artificielle (IA) en Afrique, tant sur le plan technologique qu’économique, a occupé le terrain de cette première journée de la 7e édition d’AfricArena.
Nawel Souissi, docteure en IA et doyenne de AI school, a ouvert le panel en mettant en lumière le rôle stratégique de cette technologie pour la Tunisie et l’ensemble du continent. Selon elle, l’IA ne se limite pas à suivre les tendances mondiales. Elle offre des opportunités inédites pour transformer l’écosystème local en profondeur. «Nous devons réfléchir à comment faire évoluer et dynamiser l’écosystème de l’IA en Afrique, tout en élevant son niveau pour qu’il soit compétitif», a-t-elle déclaré, soulignant que ce challenge ne concerne pas seulement la technologie, mais aussi l’environnement entrepreneurial et les talents qui doivent soutenir cette évolution.
Nawel Souissi a insisté sur la formation des talents dans cet écosystème. Elle a fait valoir que les universités doivent dépasser leur rôle traditionnel de transmission de savoirs théoriques et se rapprocher davantage des startups et des entreprises. «Ce n’est pas seulement une question de préparation des talents à l’écosystème existant, mais il faut aussi penser à comment intégrer les entreprises et pourquoi pas créer des incubateurs au sein des universités d’IA», a-t-elle affirmé. Cette approche, selon elle, permettrait de créer des synergies efficaces entre le monde académique et entrepreneurial, une nécessité pour permettre à l’Afrique de progresser à l’ère de l’intelligence artificielle.
Souissi a également abordé un point important, celui de la transition entre les modèles industriels traditionnels et ceux qui intègrent l’intelligence artificielle. Elle a fait remarquer que l’IA s’infiltre progressivement dans tous les secteurs, redéfinissant en profondeur les métiers et les industries. «Les emplois de demain ne seront pas les mêmes que ceux d’aujourd’hui, et il est essentiel de sensibiliser davantage à ces transformations», a-t-elle ajouté, insistant sur l’importance de préparer la société à l’impact de l’IA. Selon elle, élever le niveau de conscience autour de ces enjeux est primordial pour une adoption réussie de l’intelligence artificielle.
Cette vision de Nawel Souissi a trouvé un écho chez les autres intervenants du panel, qui ont, chacun à leur manière, illustré l’importance de l’IA dans différents secteurs. Llew Claasou, cofondateur et manager de Newton Partners, a abordé l’aspect technique du choix des modèles d’IA. Il a insisté sur l’importance de sélectionner des modèles précis et de les adapter aux besoins spécifiques des entreprises. Pour Claasou, c’est cette capacité à personnaliser les modèles d’IA qui permet de répondre de manière optimale aux défis rencontrés par les entreprises. Cela permet, selon lui, non seulement d’optimiser les résultats, mais aussi de garantir une meilleure intégration de l’IA dans les processus décisionnels.
Ibra Diouf, Senior PM chez Microsoft, a pour sa part souligné la relation intime entre l’intelligence artificielle et les données. Il a rappelé que l’IA dépend fortement de données de qualité pour fonctionner efficacement. «Sans données fiables, l’intelligence artificielle ne peut pas atteindre son plein potentiel», a-t-il précisé. Les données ne sont pas seulement le carburant de l’IA, elles permettent également à cette dernière de s’améliorer en permanence, créant ainsi un cycle vertueux où l’IA et les données se renforcent mutuellement. Cette symbiose est importante pour le développement de solutions innovantes et adaptées aux besoins du marché.
Wassima Saber, représentante de MW International Services, a quant à elle introduit une dimension environnementale à la discussion. Elle a mis en avant l’impact que l’intelligence artificielle peut avoir sur la santé de notre planète. Selon elle, de plus en plus de startups utilisent l’IA pour développer des solutions écologiques visant à réduire l’empreinte carbone. «L’IA joue un rôle fondamental dans l’identification de solutions qui peuvent aider à soigner la planète», a-t-elle déclaré. En analysant des données complexes, ces startups sont capables de proposer des réponses innovantes aux défis environnementaux, allant de la gestion des ressources naturelles à la réduction des émissions de carbone.
En définitive, bien que les domaines d’expertise des intervenants soient variés, une idée centrale s’est dégagée: l’intelligence artificielle est bien plus qu’une simple technologie. Elle est un levier de transformation économique, sociale et environnementale pour l’Afrique. Que ce soit pour améliorer la compétitivité des entreprises, optimiser l’exploitation des données ou promouvoir des initiatives écologiques, l’intelligence artificielle s’impose comme un élément incontournable du futur technologique du continent.