Le gouvernement tunisien prévoit de réviser ses taux d’imposition des sociétés dans le cadre de l’article 18 de la loi de finance 2025. Ces taux seront désormais progressifs, en fonction du chiffre d’affaires annuel et de la nature de l’activité. Voici les nouveaux taux proposés :
Taux de 10 % :
Chiffre d’affaires annuel : Peu importe le montant des transactions.
Nature de l’activité : Secteurs prioritaires et activités de soutien, incluant l’agriculture, les soins aux personnes âgées, le développement régional, et la culture.
Taux de 15 % :
Chiffre d’affaires annuel : Moins de 5 millions de dinars. Cela concerne toutes les autres activités non concernées par les taux de 10 %, 35 % ou 40 %.
Taux de 20 % :
Chiffre d’affaires annuel : Égal ou supérieur à 5 millions de dinars et moins de 20 millions de dinars. (Cela concerne toutes les autres activités non concernées par les taux de 10 %, 35 % ou 40 %.)
Taux de 25 % :
Chiffre d’affaires annuel : Égal ou supérieur à 20 millions de dinars. (Cela concerne toutes les autres activités non concernées par les taux de 10 %, 35 % ou 40 %.)
Taux de 35 % :
Chiffre d’affaires annuel : Peu importe le montant des transactions.
Nature de l’activité : Sociétés d’investissement, opérateurs de réseaux de télécommunications, et grandes surfaces commerciales.
Taux de 40 % :
Chiffre d’affaires annuel : Peu importe le montant des transactions.
Nature de l’activité : Institutions d’assurance, institutions financières et banques.
Taux d’Imposition Minimum
En parallèle à la révision des taux d’imposition des sociétés, une révision des taux d’imposition minimum sera mise en place afin d’assurer une plus grande équité en matière de fiscalité. Les nouveaux taux d’imposition minimum sont les suivants :
Pour les taux d’impôt sur les sociétés de 15 % et 20 % : Taux d’imposition minimum de 10 %.
Pour le taux d’impôt sur les sociétés de 25 % : Taux d’imposition minimum de 15 %.
Pour les taux d’impôt sur les sociétés de 35 % et 40 % : Taux d’imposition minimum de 25 %.
Impact sur les entreprises en Tunisie
Cette révision des taux d’imposition pourrait avoir des effets significatifs sur le paysage entrepreneurial en Tunisie. En instaurant un système d’imposition progressif, le gouvernement vise à encourager les petites et moyennes entreprises (PME) tout en ciblant les grandes entreprises et les secteurs plus lucratifs. Les secteurs considérés comme prioritaires bénéficieront d’une imposition réduite, ce qui pourrait stimuler l’investissement dans des domaines clés comme l’agriculture et la culture, tout en favorisant la création d’emplois et le développement régional. En revanche, les entreprises réalisant un chiffre d’affaires élevé, en particulier celles dépassant 20 millions de dinars, pourraient ressentir une pression accrue en raison des taux d’imposition plus élevés, incitant certaines à revoir leurs stratégies d’investissement ou leur présence en Tunisie. Par ailleurs, en diversifiant les taux d’imposition selon l’activité, la Tunisie pourrait devenir plus attrayante pour les investisseurs étrangers, notamment dans les secteurs bénéficiant de taux réduits, contribuant ainsi à un afflux de capitaux et au renforcement de l’économie locale. Toutefois, cette progression des taux pourrait également introduire une complexité administrative supplémentaire, obligeant les entreprises à surveiller de près leur chiffre d’affaires et la nature de leur activité pour appliquer le bon taux d’imposition.