Lors d’un passage sur Express FM, le consultant international en énergie, Ezzedine Khalfallah, a évoqué l’aggravation du déficit énergétique en Tunisie durant les huit premiers mois de 2024. Selon lui, ce déficit a augmenté de 14% par rapport à la même période en 2023, atteignant un niveau alarmant.
L’une des principales causes de cette hausse est la baisse notable de la production nationale d’énergie. En effet, la production de pétrole a chuté de 13%, tandis que celle du gaz naturel a enregistré une diminution encore plus marquée de 26% par rapport à l’année précédente. Cette réduction de la production touche en particulier les champs pétroliers et gaziers, notamment le champ d’Ennawara, qui représente à lui seul 33% de la production nationale de gaz naturel. La baisse de production est principalement due à un arrêt temporaire pour effectuer des opérations de maintenance planifiées.
Cette situation a entraîné une réduction des redevances que l’État perçoit sur le gaz naturel, qui ont baissé de 4%, aggravant ainsi le déficit énergétique du pays. En conséquence, le déficit énergétique a grimpé de 28%, atteignant 7 700 millions de dinars en 2024, contre 6 000 millions de dinars sur la même période en 2023.
Trois facteurs principaux sont à l’origine de ce déficit croissant:
-La hausse des prix du pétrole et du gaz naturel importé d’Algérie.
-L’augmentation du taux de change, qui impacte directement les coûts d’importation.
-La baisse des flux de transactions, réduisant ainsi les revenus liés à l’énergie.
Face à ces défis, la Tunisie doit impérativement revoir sa stratégie énergétique pour pallier cette régression et freiner l’aggravation de son déficit.