Une coalition de pays africains producteurs de pétrole cherche à lever 5 milliards de dollars pour créer une «banque de l’énergie», destinée à financer des projets énergétiques sur le continent.
Selon le “Financial Times”, l’Organisation des producteurs de pétrole africains, qui regroupe 18 pays membres, espère que cette banque pourra être opérationnelle d’ici à 2025.
Les pays impliqués dans le projet de la Banque de l’énergie, dont le Nigeria, l’Angola et la Libye, doivent contribuer à hauteur de 83 millions de dollars chacun, afin de réunir près de 1,5 milliard de dollars en capital initial.
La Banque africaine d’import-export, partenaire clé de cette initiative, participe aussi à sa mise en place, comme l’a expliqué Haitham El Maayerji, son vice-président exécutif.
Le financement des projets pétroliers et gaziers en Afrique est de plus en plus restreint, notamment en raison du retrait des bailleurs de fonds traditionnels, en particulier des institutions multilatérales. La Banque mondiale a cessé de financer les projets en amont liés au pétrole et au gaz depuis 2019.
De son côté, la Banque africaine de développement, dont les États-Unis sont le deuxième plus grand actionnaire, n’investit plus non plus dans les projets liés aux combustibles fossiles. Cependant, Haitham El Maayerji souligne que la situation de l’Afrique est unique: le continent n’a pas encore pleinement exploité ses ressources naturelles et a contribué de manière limitée au changement climatique.
Pour ces pays en développement, il est impossible d’opérer une transition énergétique rapide et radicale. «On ne peut pas simplement couper les financements et s’attendre à ce que ces pays abandonnent le pétrole», déclare El Maayerji lors d’une interview.
La Chambre africaine de l’énergie défend également le droit de l’Afrique à exploiter ses ressources naturelles – estimées à 125 milliards de barils de pétrole et 620 billions de pieds cubes de gaz – d’une manière «équilibrée et durable».