La décision est prise: le Conseil ministériel a pris la décision d’abroger le fameux article 16 de la loi de finances complémentaire 2014 et qui pénalise la détention de toute somme d’argent liquide dont la valeur dépasse 5 000 Tnd.
Bien évidemment, cette mesure a été prise dans le cadre d’autres mesures qui visent à lutter contre le commerce parallèle et le blanchiment d’argent. Mais en pratique, cela a posé plusieurs problèmes. Prenons l’exemple des agriculteurs qui prennent quotidiennement la direction du marché de gros et qui le quittent avec plusieurs dizaines de milliers de dinars. Idem pour les bouchers qui doivent avoir des montants beaucoup plus importants s’ils veulent acheter du bétail. Est-ce qu’un éleveur acceptera un chèque en contrepartie d’un taureau qui vaut 10 000 Tnd? D’un autre côté, il y a les forces de l’ordre qui appliquent la loi et qui saisissent ces montants. Mettre fin à cette décision relève donc du bon sens.
C’est également une bonne nouvelle pour les Algériens et les Libyens qui viennent en Tunisie et qui sont aussi soumis à cette règle. Elle a même fait l’objet d’un communiqué quelques mois auparavant de la part des autorités libyennes avant la réouverture du poste frontalier de Ras Jdir.
Toutefois, il faut s’attendre à ce que d’autres décisions suivent dans la période à venir. L’entrée en vigueur de la plateforme des chèques pourrait faciliter la tâche et résoudre définitivement la question de la confiance entre les opérateurs économiques. Certes, convaincre la majorité des Tunisiens de la fiabilité des transactions électroniques est une tâche ardue mais il faut continuer à avancer sur ce chemin.