Bank Al-Maghrib a décidé d’encadrer les frais d’interchange monétique domestique, qui correspondent à la quote-part perçue par les banques et les établissements de paiement sur la commission prélevée aux commerçants au titre des paiements par carte. Désormais, ces frais sont plafonnés à 0,65% de la valeur de la transaction pour les opérations de paiement monétique domestique par le biais de cartes émises au Maroc.
Cette décision ne vise pas seulement le développement du marché des paiements électroniques au Royaume, mais également lutter contre l’utilisation massive du cash dans l’économie. La demande de liquide par les agents économique marocains a connu un rythme infernal durant les deux dernières décennies, avec une croissance annuelle moyenne d’environ 8%, soit le double du taux de croissance moyen du PIB sur cette même période. En juin dernier, le Gouverneur marocain a lancé la sonnette d’alarme en indiquant que la circulation de cash équivaut à près de 30% du PIB.
Les raisons de cette montée en flèche est simple: une économie parallèle qui s’amplifie chaque jour. D’où les interrogations sur la pertinence d’une telle décision. Et ce n’est pas seulement le cas au Royaume, mais également ici en Tunisie. Indépendamment de ces frais, qui ne sont pas facturés aux clients, il y a une réticence à ces habitudes et une profonde culture que rien ne vaut le cash qui fait le bonheur de toutes les parties, notamment le vendeur qui chercher à garder un maximum de recette loin des yeux de l’administration fiscale.