La course à la décarbonisation est lancée, et ce n’est pas seulement que la Tunisie qui est passée à la cinquième vitesse. Le Maroc multiplie également les initiatives dans un domaine où nous accusons du retard. La Caisse de Dépôt et de Gestion et Casablanca Finance City Authority ont signé hier un accord de partenariat stratégique pour la mise en place d’un marché volontaire régional du carbone qui serait capable d’apporter une réponse concrète aux dispositions de l’Accord de Paris.
Ce projet, aligné sur les objectifs mondiaux de réduction des émissions de gaz à effet de serre, vise à positionner le Maroc comme un acteur mondial clé du développement durable et comme un leader de la finance durable en Afrique. Ce mécanisme est basé sur un système d’échange de quotas d’émissions, avec l’application du principe pollueur – payeur. Les montants collectés serviront à investir dans les technologies propres et les initiatives de développement durable.
Autre utilité clé : se préparer à l’entrée en vigueur du mécanisme d’ajustement carbone aux frontières de l’Union européenne. Les exportations marocaines pourraient donc gagner en compétitivité par rapport à ceux tunisiennes. En l’absence d’un marché similaire, les entreprises tunisiennes seraient obligées de passer par le mécanisme marocain pour pénétrer l’Europe. L’Afrique est un réservoir gigantesque de crédits carbones et le Royaume a bien les réseaux nécessaires pour les attirer et créer une vraie place verte dynamique. A bon entendeur.