L’Égypte se prépare à revenir sur le marché international de la dette pour la première fois depuis 2021, par l’émission d’eurobonds d’environ 3 milliards de dollars. L’émission prévue pourrait comporter plusieurs tranches de dette extérieure, y compris éventuellement des sukuk.
Le risque égyptien est très élevé actuellement. Notée «Caa1» avec des perspectives positives par Moody’s et «B-» avec des perspectives positives par S&P, l’opération envisagée est fortement risquée. Les eurobonds égyptiens libellées en dollars et arrivant à échéance en 2047 se négociaient à plus de 80 cents le dollar. La dette en dollars du pays est la quatrième plus performante parmi ses pairs cette année, avec un rendement total de plus de 30%, soit plus de trois fois la moyenne des marchés émergents. Après un accord de développement touristique de 35 milliards de dollars avec les Émirats arabes unis et un accord avec le FMI de 8 milliards de dollars, le pays a pu résoudre une grave crise de liquidité en dollars à court terme et a pu respecter le calendrier de paiement de sa dette extérieure.
Le soutien dont bénéficie le pays par ses voisins du Golfe serait d’une grande utilité, bien qu’il soit entouré de conflits: le Soudan au sud, la Libye à l’ouest et Gaza à l’est. Pour la Tunisie, c’est un très bon proxy pour voir le taux d’intérêt qui sera retenu lors de cette opération. Nous sommes notés «Caa2» par Moody’s et le prix qui sera payé par l’Égypte est le seuil minimum pour nous dans le meilleur des cas. L’évaluation de notre risque par le marché serait utile. Dans tous les cas, le taux est à deux chiffres.