Alkimia a publié ses indicateurs d’activité pour le deuxième trimestre 2024, avec deux mois de retard. L’entreprise totalement exportatrice, spécialisée dans la fabrication du tripolyphosphate de sodium technique (STPP), a enregistré une belle reprise au deuxième quart de l’année. Le chiffre d’affaires a augmenté de 50,5%, à 38,901 Mtnd. Sur l’ensemble du premier semestre, les ventes sont désormais sur une hausse de 1,8%, à 62,792 Mtnd.
Mais ces ventes ne doivent pas cacher les grandes difficultés auxquelles la société est confrontée. Il y a une baisse de production du STPP due au manque d’acide phosphorique ayant conduit à l’arrêt des usines et à la baisse de la demande de STPP de la part des clients. Cette instabilité des livraisons par Alkimia a été à l’origine de l’abandon du STPP par la plupart de ses clients importants et de son remplacement par d’autres produits de substitution ayant des prix moins chers et plus stables. Cela sans compter la concurrence russe et chinoise en matière de prix.
La société comptait sur la diversification du groupe avec le lancement de l’usine de MAP cristallisé, dotée d’une capacité de production initiale de 25 000 tonnes par an. Néanmoins, elle n’a produit que 5 827 tonnes en six mois, et ce, en raison de la politique de prix pénalisante pratiquée par le Groupe chimique tunisien pour la fourniture de l’ammoniac et de l’acide phosphorique et qui rend les produits d’Alkimia non compétitifs. L’unité de MAP soluble a donc été à l’arrêt pour plus de 3 mois en 2024.
Une augmentation de capital de 20 Mtnd vient d’être achevée, ce qui représente une première étape dans la restructuration de la société. Il faut trouver une solution globale qui prend en considération les intérêts de toutes les parties prenantes. Le titre a déjà perdu 40,07% de sa valeur depuis le début de l’année.