Le Mali, le Burkina Faso et le Niger, trois pays dirigés par des juntes militaires, semblent bien décidés à se retirer de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), au profit d’une nouvelle coalition, l’Alliance des États du Sahel (AES). Dernière décision: introduire de nouveaux passeports biométriques dépourvus du logo de la Cédéao. Le passeport sera mis en circulation dans le but d’harmoniser les documents de voyage des pays de l’AES dans l’espace commun et de faciliter la mobilité internationale des citoyens.
La Cédéao a prévenu que le retrait des trois pays compromettrait la liberté de circulation et le marché commun des 400 millions de personnes vivant dans l’Union, mais ils sont déjà concentrés sur l’AES. Le trio a déclaré, en janvier 2024, qu’il tournait le dos à la Communauté, accusée d’être manipulée par la France. En juillet, les alliés ont consolidé leurs liens en créant une confédération, qui sera présidée par le Mali au cours de sa première année d’existence, et qui regroupe quelque 72 millions de personnes.
L’AES travaillera sur l’amélioration de l’infrastructure de communication entre ses membres et sur les systèmes d’information. Ils peuvent compter sur l’aide précieuse de la Russie qui les aide également sur le plan sécuritaire. La région demeure instable avec la présence des djihadistes.
La Cédéao en est le grand perdant. À une année de son cinquantenaire, le risque de désintégration est bien réel. Les citoyens de la Communauté ont la liberté de vivre et de travailler dans tous les pays membres, mais si le Mali, le Niger et le Burkina Faso la quittent, leurs citoyens perdront ce droit, à moins qu’un nouvel accord ne soit conclu.