Le vendredi 13, un jour redouté par de nombreuses personnes, est perçu comme un signe de malchance dans plusieurs cultures à travers le monde. Si cette date alimente les superstitions depuis des siècles, ses origines sont variées et mêlent mythes religieux, faits historiques et symbolisme numérologique. Retour sur une peur collective qui dépasse les frontières.
Le chiffre 13 est, dans bien des cultures, associé à l’infortune. Contrairement au chiffre 12, qui symbolise la perfection et l’ordre (les 12 mois de l’année, les 12 signes du zodiaque, etc.), le 13 représente un déséquilibre, un dépassement de l’ordre établi. Cette symbolique a traversé les âges et les continents, instaurant une peur irrationnelle dans l’esprit de beaucoup.
Dans certaines cultures, comme celle des pays nordiques, la superstition autour du chiffre 13 était déjà présente avant l’ère chrétienne. Selon la mythologie viking, un banquet sacré aurait été gâché par l’arrivée d’un treizième convive: le dieu Loki. Ce dernier aurait causé la mort de Balder, le dieu de la lumière et de la joie, plongeant ainsi le monde dans le chaos. Ce mythe a renforcé l’idée qu’un 13e invité à table portait malheur.
Le phénomène moderne: entre cinéma et statistiques
Le vendredi 13 n’a pas seulement inspiré la peur, il a également nourri l’industrie culturelle, notamment au cinéma. La série de films d’horreur Friday the 13th (en français Vendredi 13), lancée en 1980, a contribué à ancrer cette date dans la culture populaire. Le personnage de Jason, tueur masqué implacable, est devenu un symbole de la peur associée à cette date.
Cependant, cette superstition a aussi des conséquences économiques. Certains experts affirment qu’environ 700 à 800 millions de dollars seraient perdus chaque vendredi 13, notamment en raison de personnes évitant de voyager, de se marier ou de prendre des décisions importantes ce jour-là.
Malgré tout, les études statistiques montrent que le vendredi 13 n’est pas plus dangereux qu’un autre jour. Selon une étude menée en 2002 par le Centre néerlandais des statistiques, les accidents de la route, les incendies et les vols sont même légèrement moins fréquents ce jour-là, peut-être en raison d’une vigilance accrue de la population.
Une peur qui persiste
En dépit des données rationnelles, la peur du vendredi 13 continue de hanter les esprits. Dans certains pays, comme les États-Unis, cette crainte a même donné naissance à une phobie: la paraskévidékatriaphobie (la peur irrationnelle du vendredi 13).
Que cette superstition trouve son origine dans la religion, l’histoire ou la numérologie, elle reste profondément ancrée dans la culture populaire. Et chaque vendredi 13, la tension monte encore, comme si, malgré les siècles, l’homme moderne n’avait pas tout à fait réussi à se libérer de ses anciennes peurs.