La Chambre des représentants de Benghazi, qui représente l’est du pays, et le Haut Conseil d’État de Tripoli, à l’Ouest, se sont mis d’accord hier pour nommer un gouverneur pour la Banque centrale de Libye (CBL). La crise semble enfin prendre fin, ce qui pourrait mettre un terme à une bataille pour le contrôle des revenus pétroliers du pays qui a sévèrement réduit la production. Durant ces derniers jours, la Libye a perdu 63% de sa production à cause de ce blocage dans les principaux sites.
Les deux instances législatives ont eu deux jours de négociations tendues, sous la houlette de la Mission de soutien des Nations unies en Libye. Les deux blocs ont compris que la situation n’arrangeait personne. La CBL est l’unique dépositaire légal des revenus pétroliers de la Libye et paie les salaires des employés de l’État dans tout le pays.
Toutefois, la solution n’est pas totale. La nomination du gouverneur et d’un conseil d’administration prendra jusqu’à 30 jours. Les factions de l’Est et de l’Ouest ont accepté de prolonger les consultations de cinq jours supplémentaires.
L’impasse a commencé lorsque les factions occidentales, internationalement reconnues, ont décidé le mois dernier d’évincer le vétéran Siddik al-Kabir, et de le remplacer par un conseil d’administration rival.
Cela a poussé les factions de l’Est à déclarer un arrêt complet de la production de pétrole, menaçant de mettre fin à quatre années de stabilité relative.
Les exportateurs tunisiens vers la Libye doivent donc patienter encore s’ils attendent des versements en provenance de ce pays. La situation est très inquiétante, puisque les paiements internationaux entament une seconde semaine de paralysie.
De plus, le problème sous-jacent de la profonde division politique est toujours là. Avoir des institutions gouvernantes rivales qui ne revendiquent qu’une faible légitimité va fragiliser la situation d’un pays autrefois considéré comme un poumon économique de la Tunisie.